La science peut-elle nous aider à trouver la perle rare ? Si l’on parle beaucoup de compatibilité amoureuse aujourd’hui, c’est que bon nombre de sites de rencontres, ou même émissions de télévisions, ont désormais recours à des méthodes dites scientifiques, pour aider un célibataire à trouver l’âme sœur. Avec des résultats plus ou moins mitigés. Alors, info ou intox ?

La science au service de l’amour

Des méthodes aux fondements scientifiques

Elles s’appellent Parship, Gottman, ou encore Big Five. Toutes prétendent, à travers une série de tests et d’observations basés sur des théories de psychologie comportementale, psychologie sociale, et psychanalyse, pouvoir construire des couples scientifiquement. Parship, par exemple s’appuie sur un test complet de personnalité, suivi d’un algorithme de plus de 136 règles offrant un résultat de compatibilité compris entre 60 et 140. De son côté, John Gottman se propose lui de déterminer, avant tout, les 4 poisons amoureux qui sont rédhibitoires à la formation d’un couple, à savoir : la critique, la dérobade, le mépris, et l’attitude défensive. Big Five, en revanche, étudie, comme son nom l’indique, 5 traits majeurs de la personnalité : Ouverture (ouverture aux autres, attitude face à la nouveauté), Conscience Professionnelle, Extraversion, Agréabilité, et Névrosisme (la facilité à ressentir des émotions désagréables).
C’est d’ailleurs la méthode Big Five qui est utilisée dans l’émission américaine Married at First Sight (dont la version francophone s’intitule « Mariés au Premier Regard »), dans laquelle des couples scientifiquement formés acceptent de se marier sans jamais avoir vu son/sa futur(e) époux/se.

Des concepts qui séduisent

On ne saurait nier le fait que ces concepts rencontrent un succès certain auprès du public. Tout d’abord, le nombre d’inscrits sur les sites de rencontre suisse croît de manière considérable depuis 2000 ; 27% des couples stables de Suisse ont d’ailleurs débuté leur relation sur Internet, ce qui fait de la toile le 3ème lieu de rencontre après le lieu de travail et le cercle d’amis, bien devant les bars et boîtes de nuit. Quant à l’émission Mariés au Premier Regard, elle a de son côté réuni une moyenne de 3.2 millions de téléspectateurs, chaque semaine. C’est dire si ces méthodes scientifiques pour trouver l’amour intriguent, et attirent.

Ces méthodes scientifiques sont-elle efficaces?

Des taux de réussite mitigés sur le long terme

D’après une étude américaine de la Michigan State University, les sites de rencontre ne sont pas la meilleure alternative pour les personnes à la recherche de relations durables. Ainsi, moins d’un couple stable sur 10 se forme via Internet. De la même façon, si l’on en croit les résultats des divers versions européennes de Married at First Sight, les résultats sont loin d’être concluants, avec seulement 18% de taux de réussite (couples restant mariés après l’émission).

La science est divisée

Les scientifiques restent pour la plupart sceptiques face à ce sujet. Certes, les méthodes de compatibilité amoureuse permettent, dans un sens, de « déblayer le terrain », en éliminant les incompatibilités rédhibitoires. Mais de là à affirmer avec certitude pouvoir former des couples stables, nous en sommes loin. L’un des secrets des couples durables, c’est l’équilibre entre les différences et les points communs, qui permet à chacun de se façonner et se construire dans sa relation avec l’autre. Or, les méthodes scientifiques ne prônent-elles pas une compatibilité amoureuse sur la seule base des points communs ?
Difficile, devant tant de paramètres, de croire qu’un sentiment aussi irrationnel que l’amour puisse être compris par une discipline aussi rationnelle que la science. Ç’en est même paradoxal.

Et si la meilleure façon de trouver l’amour durable, c’était de passer par les agences matrimoniales traditionnelles, comme Eden Love, qui prônent la méthode naturelle : entretiens personnalisés, suivi individuel, rencontres sérieuses, activités entre célibataires partageant les mêmes intérêts, … ?

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