L’amour, sous toutes ses formes, est-il une fin en soi ? Omniprésent dans nos sociétés contemporaines, avec le mythe de l’âme sœur, les publicités sur la famille idéale, les programmes télévisés de rencontres en tout genre, la recherche de l’homme ou de la femme parfait(e), le succès des sites de dating, et surtout, la pression familiale, il relègue au second plan le statut de célibataire. Comme si, dans cette quête perpétuelle de l’amour durable, « vivre seul » était parfaitement incompatible avec « être heureux ».Si l’amour, quel qu’il soit, occupe cette place dans notre société, c’est qu’il répond également à un besoin animal, presque vital, que généticiens et psychanalystes n’ont de cesse d’étudier. Pourquoi, donc, ce besoin irréversible d’aimer et d’être aimé ?

1. Aimer, comme gage de bonheur.

Pas de doute, l’amour rend heureux ; il n’y qu’à voir le sourire béat qui s’affiche en permanence sur nos lèvres à l’évocation de l’être aimé. S’en suit une série de manifestations physiologiques et biochimiques incontrôlables – accélération du rythme cardiaque, sensation d’excitation et de bien-être, réduction du stress, nœuds dans l’estomac, … – liées à la production des hormones du plaisir, dopamine et ocytocine, au niveau de l’hypothalamus et du mésencéphale. Alors, qu’il s’agisse de l’amour avec un grand A, ou de l’amour que l’on peut ressentir pour sa famille et/ou ses amis, les sensations qu’il procure nous permettent tout simplement de nous sentir plus heureux.

2. Aimer, pour combler un manque.

La biologie n’est pas la seule science à nous démontrer le besoin incommensurable pour l’homme d’aimer et d’être aimé. Pour la psychothérapie, mais aussi la psychologie, le sentiment amoureux n’est que le reflet de l’incapacité de l’être humain à vivre seul. Autrement dit, l’homme est ainsi fait qu’il nécessite une présence rassurante, amicale et/ou amoureuse, pour mener sa vie à ses côtés. Aimer, c’est donc assouvir un besoin presque vital, et combler le vide que supposerait une vie entière de solitude. Pour le romantisme, on repassera.

3. Aimer, pour survivre à l’évolution naturelle.

Mais la science va aussi plus loin dans la démystification de l’amour romantique, en proposant une vision presque darwinienne du sentiment amoureux: aimer, pour échapper à la sélection naturelle qui « condamne » les espèces les moins aptes à s’adapter aux nouvelles conditions du milieu. Aimer, pour poursuivre l’évolution naturelle. Car, n’en déplaise à certains, l’homme n’est rien d’autre qu’un animal aux fonctions primaires: dormir, manger, et se reproduire, pour assurer la survie de l’espèce. Grâce aux émotions positives et au sentiment de bien-être suscités par le simple fait de répondre à ces trois besoins primaires, l’organisme humain reste « motivé », et le cerveau conditionné, en recherche constante de ce plaisir. Et contribuant, ainsi, à la pérennité de son espèce.

4. Être aimé, pour se construire.

C’est la deuxième facette du sentiment amoureux: être aimé. Jean-Paul Sartre ne s’y trompait par, lorsqu’il affirmait qu’ «être aimé, c’est ce qui nous justifie d’exister». En effet, quoi de plus glorifiant, pour l’animal humain en quête de reconnaissance, que d’être une priorité aux yeux de quelqu’un d’autre ? Être le confident, le pilier de la vie de l’autre, suffit à nous construire en tant qu’individu et à reprendre confiance en nous. En d’autres termes, c’est donner un véritable sens à notre vie.

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